Dyrcona s'élève vers la lune

Description
Pour s'envoler, le héros expérimente divers procédés. Il attache d'abord quantité de fioles de rosée autour de son corps, le soleil attirant la rosée. Comme il lui semble qu'il ne s'approche pas de la Lune, bien au contraire, il casse ces fioles. Quoique parti de Paris et monté à la verticale, il atterrit au Québec : la Terre a tourné sous lui. Il essaie ensuite une machine, avec laquelle il culbute dans une vallée. Tout meurtri, il se retire le temps de s'oindre le corps de mœlle de bœuf. Des soldats en profitent cependant pour déplacer le fruit de son labeur. Celui-ci était déjà pourvu d'ailes mues par un ressort, absentes de cette gravure sur cuivre ou alors cachées dans la fumée. Il se voit complété de fusées d'artifice, destinées à le propulser dans les airs afin d'en faire un dragon de feu pour fêter la Saint-Jean. Inquiet pour son appareil, le narrateur se précipite à l'intérieur. Il est emporté alors qu'il essaie vainement d'enlever les fusées. Une fois celles-ci consumées, l'engin finit par retomber. À noter : il part de la place du fort de Québec et y est retrouvé, avec quelques cendres. L'illustration montre elle un paysage très pittoresque de palmiers. Le constructeur ne décède pas, comme le croient les spectateurs. Il poursuit seul son envol. La Lune en phase décroissante a sucé la mœlle dont il était enduit. Il choit au Paradis terrestre, que certaines traditions situent effectivement sur la Lune.
Source
Histoire comique des Estats et Empires de la Lune / Savinien Cyrano de Bergerac.- Amsterdam [Rouen] : Jacques Desbordes, 1710 (Œuvres diverses, 1)
Poitiers, Bibliothèques universitaires, Fonds ancien, FAP 4541